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Le blog libertaire et anarchiste de NicoCerise
3 janvier 2010

L'anarchie passive

Après le texte précédent de Rémy de Gourmont, j'ai voulu en savoir plus car si certains se retrouvent dans un tel texte, d'autres, les anarchistes d'aujourd'hui le renieraient. J'ai trouvé cette notion d'anarchie passive qui trouverait sa source dans Léon Tolstoï et qui serait inspirante pour Gandhi qui reste un modèle de resistance ayant réussit.

Voici donc un extrait d'un texte de Léon Tolstoï Le salut est en vous, inutilité de la violence pour faire disparaitre le mal :

Ceux qui ont des positions d’autorité sont pleinement convaincus que les hommes doivent être influencés et contrôlés par la force seule, et par conséquent, pour préserver le système actuel, il n’hésite pas à l’employer. Et cependant, ce même système n’est pas supporté par la violence, mais par l’opinion publique, l’action de laquelle est compromise par la violence. L’action de la violence est en fait d’affaiblir et de détruire ce qu’il cherche à supporter.

Au mieux, la violence n’est pas employée comme un véhicule pour les ambitions de ceux dans des places élevées, condamnés dans la forme inflexible que l’opinion publique a probablement répudié et condamné il y a longtemps; mais il y a cette différence, qu’alors que l’opinion publique rejette et condamne tout acte qui est opposé à la loi morale, la loi supportée par la force répudie et condamne seulement un nombre limité d’actes, semblant ainsi justifier tout actes d’un tel ordre qui n’ont pas été inclus dans sa formule.

Depuis le temps de Moïse, l’opinion publique a considéré la cupidité, la luxure et la cruauté comme des crimes, et les a condamnés comme tels. Elle condamne et désavoue chaque forme que cette cupidité peut prendre, non seulement l’acquisition de la propriété d’un autre homme par la violence, la fraude et la ruse, mais aussi l’abus cruel de la richesse. Elle condamne toute formes de luxure, que ce soit l’impudicité avec une maîtresse, une esclave, une femme divorcée, ou avec sa femme; elle condamne la cruauté non seulement envers les êtres humains mais envers les animaux. Alors que la loi, basée sur la violence, s’attaque seulement à certaines formes de cupidité, telles que le vol et la fraude, et certaines formes de luxure et de cruauté, telles que l’infidélité conjugale, l’assaut et le meurtre; et elle semble ainsi appuyer (tacitement) ces manifestations de la cupidité, de la luxure et de la cruauté qui ne tombe pas dans ses limites étroites.

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Commentaires
N
@L'ours : merci. Posséder c'est quand même se déposséder.
L
Si pour citer Proudhon la propriété c'est le vol, la location c'est un vol qui rapporte davantage, car au bout il y a un gros propriétaire là où il pourrait y en avoir plusieurs petits, et qui a la loi avec lui pour leur faire rendre gorge s'ils ne peuvent payer. Je n'estime pas que posséder son logement, au même titre que ses chaussures, son vélo ou sa bagnole, ses fringues etc. soit le plus abject des crimes bourgeois. ;-) Je penserais même que c'est un droit inaliénable (comme celui de virvouiller où l'on veut).<br /> Au fait, bravo pour ton blog.
N
@L'ours : en même temps que je te réponds, j'écoute graine d'ananar par Philippe Léotard grâce au blog de l'ours. Je suis bien d'accord je pense avec toi. Il est plus facile pour un aristo ou un bourgeois dans son domicile privé sacré de se dire respectueux des lois que pour ceux, non propriétaire, travailleurs, jeunes, qui subissent tout ce fatras législatif.
L
Bonjour,<br /> je pense que la société est par nature fondée sur une certaine forme de violence. La moins violente des sociétés s'étaye sur un contrat social, fixe ses limites au plus largement acceptable par tous, l'opinion publique en cela vous avez raison, mais cela n'exclut pas la violence faite à l'individu qui n'adhère pas à la totalité des lois, et us de la société, qui même sans semer le désordre se verra contraint de subir ses effets.<br /> Une certaine forme de commerce pourra être ressentie comme violente, de même une certaine organisation de la société, de la nécessité faite de travailler, par exemple, sans que la contrainte soit exercée par les coups ou l'enfermement.
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