Ultime Gainsbourg

C'est dimanche, jour sans politique mais pas nécessairement sans polémiques.

J'ai lu ceci Ce pauvre Gainsbourg, il a dû bien souffrir de ses admirateurs. Entre ceux qui le prenaient pour un poète au nom de ses jongleries verbales du premier concept album cité, et – pire, bien pire – ceux qui l'ont cru musicien à cause des nappes violoneuses de Jean-Claude Vannier épandues sur le second, sans même parler des acheteurs de ses derniers disques absolument vides, on entrevoit bien la douleur de l'imposture qui a dû être la sienne et qui… et ce commentateur de prétendre que Gainsbourg n'a existé que de 1958 à 1963.

En réalité Gainsbourg va renaitre une dernière fois avec l'album Love on the beat et surtout la série de concert qu'il donne en 1985-1986. Cette tournée est exceptionnelle dans la carrière de l'artiste qui découvre son jeune public : les petites pisseuses qu'il préférait aux pisse-froid. Cette tournée est la preuve que Gainsbourg a aimé sa dernière génération de fan, un sentiment qu'il n'avait pas eu avec les précédentes.

Comments

[nicocerise]

J'ai trouvé cette interview de Serge Gainsbourg de 1958. Dans l'image que je garde de lui plus il me semble qu'il n'avait pas changé. La même exigence.

1958. Interview publiée avec le premier disque de Serge Gainsbourg, « Du Chant à la Une ! » :

- Si vous n'aviez pas été vous, qui auriez-vous aimé être ?
- Le marquis de Sade (réponse immédiate). Robinson Crusoé (après réflexion).
- Votre phrase préférée de Baudelaire ?
- L'étrangeté est une des parties intégrantes du beau.
- Sur une île déserte vous emporteriez…
- 7 livres : "Une vieille maîtresse" de Barbey d'Aurevilly, les poésies de Catulle, "Don Quichotte" de Cervantès, "Adolphe" de Benjamin Constant, "Les Contes fantastiques" de Poe, les contes de Grimm et de Perrault.
- 5 disques : Schönberg, Bartok, Johnnie Ray, Stan Kenton, Ray Conniff.
- 5 femmes : Mélisande, Ophélie, Peau d'âne, une manucure, Vivien Leigh. Et un blue-jean.

[nicocerise]

@Didier : revenons aux textes. Le vers Verlainien est toujours là.

D'abord je veux avec ma langue
Natale deviner tes pensées
Mais toi déjà déjà tu tangues
Aux flux et reflux des marées

Je pense à toi en tant que cible
Ma belle enfant écartelée
Là j'ai touché le point sensible
Attends je vais m'y attarder

http://keskidi.net/chansons/paroles,17590.htm

[Didier Goux]

Au-dessus de mes forces, n'exagérons rien ! Du reste, d'un certain point de vue, vous devez avoir raison : Gainsbourg a dû se sentir assez fier et content de pouvoir intéresser des gens dont il aurait presque pu être le grand-^ère, et c'est normal. Mais, plus profondément, il savait bien, je crois, qu'il leur faisait applaudir du vent, du rien.

[nicocerise]

@Pisse-froid invariable : Vous pouvez ne pas aimer évidemment, et vous pouvez avoir votre avis. Mais dire que Gainsbourg a du "souffrir de ces admirateurs" c'est une connerie. Il suffit de regarder le DVD de cette tournée. Mais je crois avoir compris que c'est au dessus de vos forces.

[Pisse-froid]

Je reste sur mes positions : Love on the beat, c'était vraiment le fond du fond. La preuve : ça passait en boîte et il s'en est vendu beaucoup.