La quenelle : l'invention d'un geste

Ouh la la. Je reprends la plume sur un sujet hautement sensible, la quenelle de Dieudonné. Cela faisait longtemps que je n'avais pas parlé de lui, et depuis il est devenu ce qu'il décidé d'être : le pire du pire. Je regrette cette décision.

Mais revenons à nos moutons. Le geste et son invention.

La quenelle à l'origine est un bras d'honneur, "je vous mets mon bras dans le cul bien profond". En 2009, Dieudonné utilise la quenelle pour sa liste antisioniste.

Et puis, le geste est devenu un salut nazi et un geste antisémite : Rappelons pour les non-spécialistes que la quenelle est un ersatz du salut nazi censé "niquer le système" (le point)

Il y a plusieurs responsables de l'invention du geste et de son interprétation : Dieudonné qui ne contredit pas l'interprétation. Ceux qui aiment cette interprétation. Les anonymes antisémites qui reprennent le geste et qui avec les réseaux sociaux diffusent cette interprétation. Les intellectuels médiatiques et politiques qui reprennent cette interprétation en vue d'interdire ou de stigmatiser le geste.

Je suis de ceux qui pensent que les hommes et les femmes politiques se ridiculisent en ne mettant l'accent que sur cette interprétation du geste de la quenelle.

Ils se la mettent profond eux-même et ils ne s'en rendent pas compte.

Imaginer que la quenelle doivent être interdite c'est imaginer que Dieudonné a inventé un nouveau salut nazi, ne serait-ce pas excessif?

Selon moi la quenelle est un geste obscène, comme un doigt d'honneur, il ne faut pas le sur-interpréter systématiquement. La quenelle a une signification selon son contexte, ce qui n'est pas le cas du salut nazi qui est un salut d'adhésion à un chef. Bien sur demain j'aurais tort quand Dieudonné sera devenu un chef politique d'un système totalitaire et antisémite et que la quenelle sera devenu un geste officiel de salut.

Mais pour l'instant ne faut-il pas mieux se remettre au boulot et traiter les vrais problèmes. Mener de bonnes politiques, ensemble et fraternellement ?