La bien-pensante et le réactionnaire
J'ai publié le 20 un billet sur George Sand et Gustave Flaubert qui n'a pas eu de succès. Je relance donc ce thème mais sous un angle qui aura un succès immense si j'en crois la psychologie des blogueurs du moment.
Un titre qui annonce une polémique.
Des liens vers des blogs connus : le réactionnaire c'est bien sur Didier Goux, la bien-pensante c'est bien sur Céleste
Un peu de littérature des blogueurs :
Si les pontes du gouvernement ont su extirper de l’histoire les techniques de manipulation des peuples, les réactualiser, les adapter pour assouvir leurs ambitions et favoriser les riches amis du président, nous, qui refusons de vivre soumis, qui ne supportons plus les souffrances injustes et inutiles infligées aux populations les plus démunies, saurons tirer les leçons du passé, nous inspirer des luttes sociales menées par celles et ceux qui nous ont précédés et inventer de nouvelles actions.
Nous ne nous résignerons pas et continuerons à marcher, dans la lumière! Affronter les ombres
Mais enfin, qu'est-ce qui lui arrive, à notre Mater vertuosa ? Que veut dire cet inquiétant silence ? Nicolas Sarkozy instaure tranquillement le fascisme – avec happy hour entre 17 et 19 h : pour chaque Croix de Fer achetée, une gratuite –, on étripe des Roms (pardon : des Rroms, voire des Rrrrrroms, pour les plus discriminés d'entre eux...) à chaque carrefour, on stigmatise du muzz dès qu'on a une minute de libre entre la fin du boulot et le premier pastis, et Céleste se tait ! rendez-nous-mere-celeste-bon-sang
Une illustration
Et un peu de culture pour finir :
FLAUBERT. A SAND
Croisset, 8 septembre 1871.
(...) Pourquoi êtes-vous si triste ? L'humanité n'offre rien de nouveau. Son irrémédiable misère m'a empli d'amertume, dès ma jeunesse. Aussi, maintenant, n'ai-je aucune désillusion. Je crois que la foule, le nombre, le troupeau sera toujours haïssable.
(...) Ah ! cher bon maître, si vous pouviez haïr ! C'est là ce qui vous a manqué : la Haine. Malgré vos grands yeux de sphinx, vous avez vu le monde à travers une couleur d'or. Elle venait du soleil de votre coeur ; mais tant de ténèbres ont surgi, que vous voilà maintenant ne reconnaissant plus les choses. Allons donc ! criez ! tonnez ! prenez votre grande lyre et pincez la corde d'airain. Des monstres s'enfuiront. Arrosez-nous avec les gouttes du sang de Thémis blessée.
SAND A FLAUBERT. [lettre publiée, sans indication de destinataire, dans Le Temps du 3 octobre 1871, sous le titre de "Lettre à un ami" ] Eh quoi, tu veux que je cesse d'aimer ? Tu veux que je dise que je me suis trompée toute ma vie, que l'humanité est méprisable, haïssable, qu'elle a toujours été, qu'elle sera toujours ainsi ? Et tu me reproches ma douleur comme une faiblesse, comme le puéril regret d'une illusion perdue ? Tu affirmes que le peuple a toujours été féroce, le prêtre toujours hypocrite, le bourgeois toujours lâche, le soldat toujours brigand, le paysan toujours stupide ? Tu dis que tu savais tout cela dès ta jeunesse et tu te réjouis de n'en avoir jamais douté, parce que l'âge mur ne t'a apporté aucune déception : tu n'as donc pas été jeune. Ah ! nous différons bien car je n'ai pas cessé de l'être, si c'est être jeune que d'aimer toujours ! Le 10 octobre 1871 Sand écrit à Flaubert : Mais il faudrait trouver le lien et l'accord entre tes vérités de raison et mes vérités de sentiment. Les commentaires d'amour et les commentaires de haine sont seuls acceptés. Les commentaires sans émotions seront supprimés.
Nohant, 14 septembre 1871.