Pas d'oranges pour Jean et Xavière

Initialement la loi sur le sursis (loi Bérenger de 1891) a pour vocation de distinguer les peines applicables aux délinquants par habitude ou professionnels, des délinquants par accident ou primaires

Ce qui caractérise les criminels d’occasion c’est que chez eux le délit n’est qu’un accident dans une vie d’ailleurs honnête. Ceux-là ont été entraînés soit par une passion violente, soit par une défaillance momentanée de la volonté, soit même par l’exagération d’un sentiment généreux. L’acte commis, ils le regrettent presque aussitôt. (Criminocorpus)

Jean et Xavière Tiberi ont été condamnés ce mardi par la cour d’appel de Paris à 10 et 9 mois de prison avec sursis. 

Pourtant le couple n'a exprimé aucune repentance, aucun regret. Les faits sont répétitifs (municipales de 1995 et législatives de 1997) mais voilà ...

... les hommes politiques sont par nature des gens honnêtes qui méritent le sursis au pire et de préférence la relaxe pour tous leurs petits délits.

Oublions les et revenons à cet honorable René Bérenger, père la pudeur, des années avant Charles Pasqua et son « exposition de l’horrible », petit musée du porno en 1987. Charles qui aura pu profiter de l'invention de son prédécesseur pour échapper à l'enfermement.

René Bérenger donc est également connu pour avoir poursuivi en 1893 l'association des Quat'zarts (élèves de l'école des Beaux-Arts à Paris) pour le bal licencieux organisé au moulin rouge avec des filles dénudées qui entraina la condamnation de Mlle Royer dite Sarah Brown, Mlle Denne dite Suzanne, Mlle Roger et Mlle Lavolle dite Manon, les 4 ancêtres des Pussy Riots. Les étudiants protestèrent, il y eu 1 mort et une émeute s'en suivit alors dans tout le quartier latin.

Le poète Raoul Ponchon eu cette inspiration qui rentra dans le language courant

Oh ! Sarah Brown! Si l'on t'emprisonne, pauvre ange,
Le dimanche, j'irai t'apporter des oranges.

Nous n'apporterons pas d'oranges à Jean et Xavière.