L'injure dans la cité

Novembre 2007 : Nicolas Sarkozy est insulté au Guilvinec et répond sur le même ton.

Fevrier 2008 : Nicolas Sarkozy lance son "casse-toi pauv' con!" au salon de l'agriculture

30 juin 2008 : Nicolas Sarkozy critique un technicien-son qui n'a pas répondu à son bonjour : "Quand on est invité, on a le droit que les gens vous disent bonjour quand même, ou alors on n’est pas dans le service public, on est chez les manifestants". Un manque de politesse jugé "incroyable" et "grave" par le président.

Suite à cette affaire ceriselibertaire avait tenu un discours contre ce type d'exigence de politesse, une politesse qui s'exerce dans un cadre inégalitaire. Les biens pensants m'étaient tombés dessus.

L'affaire Siné / Val : Philippe Val fait un édito sur la politesse en estimant que les titres journaux sans couilles (ici et là) sont le signe du crise de civilisation qui commence sur le web.

Comme tout le monde le sait :

L'impolitesse est à la base de tous les génocides

La chute de l'empire romain a pour origine le développement des incivilités.

J'ai ruminé quelque temps et j'ai feuilleté Histoire de la politesse, de 1789 à nos jours de Frédéric Rouvillois.

Suite à cette saine lecture je distingue deux politesses : la politesse inégalitaire et la politesse égalitaire.

La politesse inégalitaire c'est la galanterie, la politesse de cour qui deviendra la référence de la politesse bourgeoise.

L'auteur cite Ernest Renan (1864) : " La France n'excelle que dans l'exquis, elle n'aime que le distingué, elle ne sait faire que de l'aristocratique." "Notre amabilité seule suffit pour faire de nous de mauvais républicains."

La politesse égalitaire est issue de la révolution française et de la révolution américaine. La stricte égalité juridique doit se manisfester par l'égalitaisme dans les manières et cet égalitarisme républicain se manifestera dans le tutoiement.

Le républicain Bouin dans ses réflexion sur les abus d'autorité en 1794 (je crois) déclare "Sans doute, ce tutoiement est le language de l'égalité, mais pourquoi l'employer à l'égard des femmes qu'à tous autres égard nous nous refusons de regarder comme nos égales, puisque nous ne leur accordons pas les mêmes droits".

Et Balzac lors de la révolution de 1848 d'écrire : "Paris est au pouvoir de la plus vile canaille. Enfin ils ont déjà prononcé cette fatale trinité Liberté Egalité Fraternité. On se tutoie."

A suivre

Comments

[nicocerise]

@Jef : et alors je ressentirais le tourbillon de la vie. A bientôt sur ton blog.

[Jef (20six)]

un baise-main sur votre poignet (si vous le permettez...)